Discours de Blandine Borence

Discours de Blandine Borence, présidente du Jury du Prix Hélène 2017 – Thème : « La Féminité »

Dimanche 09 juillet 2017

En mai dernier, à Venise, s’est ouverte la biennale d’art. De nombreux artistes y sont présents dont des femmes de tous horizons. L’une d’elle, icône du féminisme, recevra un lion d’or : elle s’appelle Carolee Schneemann et est américaine.
Cette année, récompenser une femme, est un signe fort car la femme n’est pas vraiment au cœur des idées générales, quelque soit le pays, quelques soient les idéologies politiques.

Ici, à St-Michel-de-Chavaignes, les femmes ont montré leur talent et répondu au thème imposé – la féminité – (lire le texte sur Hélène Bertaux).
Qu’est-ce que c’est la féminité ?
Comment répondre à cette question ? Symboliser la féminité, représenter ce mot, savoir ce qui se cache derrière : j’y ai beaucoup pensé. Beaucoup d’hommes ont une grande part de féminité en eux. Certains la cachent, d’autres l’acceptent, beaucoup d’autres la renient, mais c’est là un choix pour les femmes. Aujourd’hui, on peut encore constater que la femme, ce qu’elle représente, est mis à mal un peu partout : aux Etats-Unis, en Afrique, en Europe, dans la religion, en politique, dans la vie sociale, chez les jeunes et les adultes.

La femme est encore bafouée, violentée, mise en scène dans la publicité comme une chose (une marchandise) bonne à vendre. On en est encore à parler de la ménagère de 50 ans et plus comme il y a 70 ans ! On fait croire aux filles qu’il faut se maquiller, ressembler à telle ou telle mannequin ou chanteuse pour être féminine.

Mais la femme, c’est aussi un regard, une allure, des pensées construites, des idées, des qualités. La femme porte les enfants, travaille, est polyvalente, forte.
Etre une femme aujourd’hui est difficile, encore plus qu’au cours des années 70-80.
En 1992, les féministes ont fait voter une loi permettant enfin la féminisation des noms de métiers. Or, que constatons-nous en 2017 ? 25 ans plus tard ? Bien des femmes refusent cela ! Non, je ne suis pas madame la préfète, non je ne suis pas madame la maire. Encore avant-hier, je suis chirurgien.

Pourquoi ? Mystère pour moi… et c’est bien dommage. Nous reculons.
Nous passons maintenant à la remise des prix pour récompenser les femmes qui nous ont proposé leur part de féminité, qui se sont dévoilées en quelque sorte.